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21 août 2014 4 21 /08 /août /2014 04:05

Il en va des lois comme du reste.

Il se peut que nous pensions bien et agissions mal, sachant que l’inverse n’est pas nécessairement vrai.

Nous savons que nous pouvons choquer des traditionnalistes de tous bords, qui défendent la « tradition ancestrale » du brûlage des matières vertes, mais l’interdiction de détruire par le feu les déchets verts aurait pu être une initiative réellement écologique pour plusieurs raisons.

PHOTOS-DIGNE-COMPOST-12-08-014-003.JPGLa première est que le brûlage systématique à l’air libre dégage des particules qui, ne peuvent que conforter la pollution ambiante.

La deuxième raison est qu’il est quand même très dommageable de faire partir en fumée des matières qui ont une valeur réellement importante pour la recomposition de l’humus et donc des sols (si les sols sont plus riches, il est moins besoin d’agir sur les plantes par des additifs chimiques ou même naturel comme le fumier).

La troisième est que l’on brûle de l’eau, tout comme cela se produit dans les incinérateurs, ce qui est quand même une aberration.

La quatrième est que la conservation et la transformation de la matière verte (branches et herbes de toutes sortes) permet de créer des filières économiques diversifiées, comme la production de plaquettes, de granulés, de compost, de terreau…

PHOTOS-DIGNE-COMPOST-12-08-014-008.JPGMais voilà, l’interdiction pure et simple de brûler, sans donner les moyens cohérents de gérer cette interdiction, produit des effets pervers.

Celle-ci n’est pas respectée, car la permission de brûler les branches d’oliviers et de certains fruitiers, permet de brûler le reste.

Les particuliers disposants d’espaces verts et cultivés, non formés aux techniques de compostage, jettent leurs déchets verts, dans les conteneurs des ordures ménagères ou dans la nature, ce qui est un moindre mal.

Les collectivités ne disposant pas d’une politique de récupération et de transformation des matières issues de la forêt, des jardins, des nettoyages des chemins, jettent purement et simplement dans des vallons ou autres endroits, ces matières précieuses.

Dans la mesure où l’on ne récupère pas les matières vertes, on laisse aussi de côtés le tri sélectif, permettant de séparer les déchets secs des déchets humides issus de nos poubelles.

Rendre la loi applicable.

Il faut donc que l’Etat, l’ensemble des collectivités, les entreprises concernées, mettent au point une véritable politique nationale, régionale, départementale et locale de gestion écologique et environnementale des déchets verts, de tri des ordures ménagères et aussi de boues de stations d’épuration à condition que celle-ci ne contiennent pas de métaux lourds ou des produits toxiques (médicaments…).

La loi doit préconiser l’analyse systématique des matières humides issues de nos poubelles, afin que la mixtion :

de déchets des matières naturelles,

des boues de stations,

respectent des normes sanitaires indiscutables, par exemple avec les systèmes lagunaires, des roseaux…pour les stations.

Cela passe par des études précises sur les potentiels en matières issues du monde vert, des matières humides en provenance de nos poubelles, de nos stations d’épuration.

Ceci ne peut se réaliser, ensuite, que territoire par territoire afin d’engendrer des politiques locales autocentrées en circuits courts.

Cela nécessite plusieurs niveaux de strates d’organisation sociale pour aboutir à des cohérences de filières. Citons quelques exemples non exhaustifs :

1° Les particuliers disposant de jardins.

2° Les grands ensemble verticaux.

3° Les grands centres de restauration collective.

4° Les centres d’enseignements.

5° Les campings.

6° Les entreprises grandes et petites.

6° Les collectivités…

En résumé, nous posons une question claire : peut-on pondre une loi et laisser ensuite chacun se débrouiller sans véritables moyens cohérents ?

PHOTOS-DIGNE-COMPOST-12-08-014-020.JPG 

Notre voyage d’étude à Digne, avec M. Roger Proix, responsable de l’association Gesper, la semaine passée, montre comment un projet soutenu par des grandes collectivités territoriales (ici la Région PACA principalement) peut sur un territoire donné, engendrer des débuts de dynamiques très intéressantes et des réalisations que l’on peut reproduire.

Nous en reparlerons dans un prochain article.

 

 

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