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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 17:12

Utopia 06 commente une position des Verts 06 

Les Verts : Une ouverture vraiment « tous » azimuts

Nous apprenions récemment d’un Vert « historique » des Alpes Maritimes qu’il devait en être fini de « l’enfermement des Verts dans une gauche » qui ne sait décidément porter que ces valeurs d’une croissance dont « les catastrophes humaines que porte la crise écologique » montrent aujourd’hui toute l’obsolescence (son texte du 10 février : Gauche– Réflexions – Précisions).

 

Toutes raisons pour lesquelles, toujours selon ce rédacteur, les Verts, résolument « ouverts », doivent désormais ouvrir la voie d’un renouveau fondamental en ….. discutant avec tout le monde !, notamment la droite modérée et l’UMP … modéré !? (il est précisé « sauf le FN », ce qui tombe à pic en ce moment même où il rend ses derniers soupirs dans les bras de l’UMP).

 

Considérant le caractère profondément innovant (?!) de cette déclaration, nous avons décidé d’y réagir par les commentaires suivants :

 

Nous-mêmes ex Verts « très » engagés (nos partenaires politiques de tous bords pourront en témoigner), ex Verts « Alter Ekolo » fondateurs du premier courant « ouvert » des Verts, nous avons eu l’occasion de participer en profondeur à ces débats historiques qui ont fondé ce que l’on nomme l’« Ecologie politique ».

 

Nous sommes aujourd’hui fondateurs, à l’échelle départementale (06) et bientôt régionale (Paca) de la représentation territoriale d’« Utopia », un mouvement national, Altermondialiste & Ecologiste, affichant désormais son caractère résolument « transpartis » (de gauche !),

 

et nous considérons, en le lisant, que notre rédacteur a parfaitement raison. Tout au moins sur un point : Les Verts, et lui-même donc, sont aujourd’hui effectivement enfermés dans « un espace illisible de gauche (un bocal) », sauf qu’ils ont entièrement fabriqué ce bocal par eux-mêmes avant de plonger dedans et de s’y enfermer à double tour.

 

Ce qui demande quelques explications :

 

Du « ni droite ni gauche » au « et gauche et droite».

Les Verts, qui incarnaient précédemment ce fameux « ni-ni » (ni droite - ni gauche) de Waechter, ont décidé en 93, à Chambéry, de se rallier à la gauche (on en est encore a chercher aujourd’hui, chez leurs apparatchiks, d’autres raisons que le seul « appât du gain »).  Et bien, en seize années de réflexions approfondies, ils se sont trouvés absolument incapables de fonder leur identité au sein de cette gauche. On a bien eu Cohn Bendit, Mamère et d’autres pour penser la « troisième gauche », la « troisième voie », … , mais au delà du slogan, leurs outres étaient décidemment si vieilles (ou pleines !) qu’elle ne surent accueillir le vin nouveau attendu !

 

L’enjeu était pourtant relativement simple :   conjuguer l’écologie à la première personne du social.

Il suffisait de définir, reconnaître, faire valoir et faire savoir le caractère profondément « social » des vraies valeurs écologiques, ou dit autrement, être ceux là même qui établiraient le lien étroit fondamental entre la crise sociale et la crise écologique. C’est ce lien que nous commencions pour notre part à promouvoir dès 1998 dans les cercles de pensée Verts ou alternatifs de gauche, avec une première grande expression publique en 2000 lors du contre sommet de Nice (100.000 manifestants).

 

Rencontrer le peuple.

Sauf que, établir ce lien supposait pour des Verts finalement très « libéraux-libertaires » de revenir à ce fondement marxiste de l’analyse du capitalisme : à savoir que la première grande concentration du capital, préalable obligé de la révolution industrielle, n’a pu s’établir que par un processus prémédité d’épuisement simultané des forces de travail du peuple « et » de la nature.

 

Alors même que dans ces années là, le PS, le PC, la LCR, … trouvaient que l’écologie était bien trop risquée pour eux, si ce n’est sans enjeux (?!), eh bien les Verts (plus précisément leurs apparatchiks socio-démocrates), eux, s’interdirent absolument pour leur part de revenir, ne serait-ce qu’à une « analyse » (on ne leur demandait pas plus) reconnaissant le caractère antagonique des relations « capital-travail » et « capital-nature » de la société globale.

 

Mais cela aurait supposé qu’ils se « salissent les mains » auprès « du peuple » et de ses travailleurs, de Renault par exemple, pour leur montrer combien, avec ce fameux capitalisme, leur situation sociale était en rapport étroit avec la situation écologique.

 

Quand c’est raté, c’est pour toujours.

C’est ainsi que les Verts ont raté ce cap historique qui les eût définitivement placés « dans le sens de l’histoire ». Malgré tous nos efforts (nous reconnaissons là notre propre échec), le cap de « leur disparition historique » fut passé lors du vote sur le TCE (aboutissement d’un processus de recomposition des forces de gauche entamé à Nice), où, alors que la majorité des Verts de base étaient avec nous pour le NON, les apparatchiks verts parisiens et européens firent que les militants Verts  votèrent pour le OUI à très peu de voix près, comme on l’a vu dans un autre parti de gauche.

 

Mais il y a plus grave encore :

 

Quand les Verts reconnaissent que Hulot est plus vert qu'eux !

Non seulement incapables de trouver leur identité de gauche en 16 ans de réflexion collective intensive, les Verts ont fait plus fort ensuite. Lors des présidentielles de 2007, ils se sont carrément « suicidés en public », quand un certain Monsieur Hulot leur a demandé de signer « son » pacte écologique et de développement « du rab ».

 

Symbole incarné de leur immaturité profonde, il y eut à ce moment des adhérents chez les Verts pour considérer que Hulot était plus Vert qu’eux !, et donc signer son pacte, et se faire du même coup « caniche donnant la papate à son maître ». Dans la foulée, pourquoi un Sarkosy ne pouvait-il lui même s’approprier ce patrimoine historique des Verts, conquis de si « haute lutte », si les Verts eux-mêmes s’avéraient si incapables de le défendre !  Ce qui fut donc fait, et finalement bien fait … pour Les Verts !,  qui avaient signé là la fin de l’écologie politique.  

 

Quand la boucle est bouclée, l’horizon est bouché.

La boucle était ainsi bouclée : après avoir jeté les Verts dans les bras de la gauche sans avoir conclut un pacte d’autonomie contractuelle digne de ce nom, une même Dominique Voynet, 14 ans plus tard,  jetait les Verts et tout leur patrimoine écologique, conquête si laborieuse de leurs militants « de terrain », dans les bras de Hulot, et avec lui la droite et qui voudrait s’acheter une étiquette écologique pour pas un rond !

 

Après bien sûr on fit la fine bouche à propos du Grenelle…  pour se donner l’air d’avoir encore des idées…

Démence politique à ce point si profonde que désormais, aujourd’hui même, comme en témoigne cet appel, le nouveau mot d’ordre des Verts, se parant de lubrifiant médiatique, n’est rien d’autre que celui qu’ils avaient jeté aux orties quinze années auparavant.

 

On appelle cela l’écologie politique, où encore la constance politique ! Risée de tout un peuple et honte profonde des militants vrais !

 

Synthèse morale de l’histoire :

Fascinés par la vue de leur nombril, les Verts ont perdu le sens qu’ils étaient censés donner « à la gauche ». Enfants trop gâtés de l’histoire, incapables de fonder leur vocation, d’exiger leur reconnaissance, ils n’ont su accomplir et garder leur identité, au point que « la droite », comme elle a toujours si bien su le faire, s’est approprié leur patrimoine.

 

Alors oui certes ils étouffent dans ce si petit réduit de gauche où ils se trouvent enfermés, mais ils en sont eux-mêmes les responsables, ayant réduit l’emprise de leur autorité « en se donnant à Hulot ».

 

Nobliaux ruinés, ils en sont désormais ramenés à « vendre leur titre de noblesse », si ce n’est se vendre eux-mêmes (cf : leur nouvelle liste des européennes).

 

Nos vieux textes religieux ne sont-ils pas remplis d’histoires de ce type ?

 

Morale de l’histoire : Les Verts sont désormais si lamentables qu’ils sont même incapables de tirer la morale de leur propre histoire !

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