Je ne suis pas un spécialiste des questions policières, des enquêtes concernant les délinquants, les casseurs, que d’ailleurs je n’aime pas.
Et quand j’entends les comptes-rendus des manifestations sur les medias et que je ne vois que des images de violences, je me dis que peut-être nous sommes en guerre...civile.
Gilets jaunes à Villars-sur-Var.
Et puis nous recevons des gilets jaunes dans la salle communale de Villars, et là, personne n’est violent et tous pensent que les violences les desservent, ou qu’elles sont quelquefois les bienvenues pour le pouvoir en place.
Vrai ! Dans l’opinion les violences les desservent.
Mais vrai aussi, que si les gilets jaunes avaient défilé sans incident ou dégradation, en ce moment le Président de la République et ses ministres, ne couraient pas nombre de réunions pour expliquer le sens de leurs réformes en cours (qui donc sont nécessairement bonnes, le tout étant de savoir pour qui ?), et n’auraient pas lâché du lest.
La conquête de l’opinion : un enjeu réel.
En fait, sur le fond, les français massivement sont d’accord (pas nécessairement sur tout), avec les gilets jaunes, sachant que tous les gilets jaunes n’ont pas toujours les mêmes revendications…loin ‘en faut et que le RIC ne peut-être l’unique solution à la complexité de la V° République.
Comment donc, renverser cette hyper majorité en faveur des gilets jaunes ?
Si les casseurs, ont éveillé l’opinion, par leur continuité et leur persévérance délictueuse, ils permettent aussi, le décrochage de plus en plus de français qui disent en avoir assez de la tournure prise par les événements.
Cela ne peut donc servir que la cause du gouvernement qui ainsi pense arriver à renverser les opinions favorables en opinions défavorables.
Cela ne veut pas dire que l’Etat est à l’origine des casseurs.
Non pas !
Mais l’histoire est pleine d’histoires de provocations étatiques et d’utilisation politique de la peur de la « chienlit ».
Par exemple, en 1968, nous avons connu ces « appariteurs musclés » qui étaient des agents actifs de désordres…
La réponse policière.
Oui, c’est certains, des policiers sont attaqués, mais rappelons aussi qu’être CRS c’est quand même un métier qui recèle quelques risques et qu’il est moins dangereux d’être comptable dans une grande entreprise.
On va me répondre qu’il faut bien maintenir l’Ordre.
Tout à fait d’accord, mais lorsque dans les territoires ruraux on ferme à tour de bras les gendarmeries, les services publics, que les Maires n’arrivent pas à eux seuls à contenir les incivilités, l’ordre républicain n’est plus assurés, et les frustrations se cumulent en exaspération, tant chez les citoyens paisibles que chez ceux qui en profitent pour faire n’importe quoi.
Cette exaspération s’est d’ailleurs exprimée lorsque des gilets jaunes ont suivi le pas de casseurs, ou lorsque ils ont été traités de la même manière que des casseurs.
Bilan policier et judiciaire.
Lorsque l’on fait le bilan, c’est un peu comme quand on comptabilise les morts et les blessés lors des conflits entre les palestiniens et israéliens.
Le rapport est de 1 à 50 ou 100, tant sur le plan des atteintes physiques que des condamnations judiciaires.
Et ce rapport déséquilibré, augmente encore plus les frustrations et les sentiments d’injustice, chez les manifestants qui au départ étaient dans des démarches pacifiques.
C’est le cercle vicieux.
La réponse administrative : « Le cousin de ta cousine ».
Et l’on en arrive à une situation peu enviable, où si le cousin de ta cousine est considéré comme éventuellement dangereux, tu pourrais être interdit préventivement de manifestation, car susceptible de mauvaises actions, par «cousinage », puisque tu as fréquenté le cousin de ta cousine. Sait-on jamais ?
Et la justice dans tout cela, alors qu’elle est déjà bien malade, faute de moyens ?
Et bien la justice pourra être saisie, à tes frais bien sûr, pour que celle-ci se prononce pour ou contre la décision administrative d’un Préfet, dans deux ou trois ans…
Et ne comptes pas trop sur la procédure du « Référé », car il faudra que tu prouves que tu y fais appel pour raison « d’urgence »…