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29 décembre 2005 4 29 /12 /décembre /2005 14:30
La décroissance   par  Mr Michel REMY le 22/12/05
 
Depuis 1950, différents auteurs et chercheurs naturalistes ont essayés d’alerter les gouvernements et le grand public, sur les déséquilibres écologiques qu’ils constataient. Notamment Fafied OSBORN, le président de la société zoologique de New York qui sera un des premiers à s’inquiéter des menaces qui pèsent sur la terre, « il estime que la poursuite des destructions naturelles, au rythme d’alors, ne laisse plus, avant la crise finale que, un siècle de vie à l’homme ».
A ces considérations d’inspiration naturaliste, Fafied OSBORN joint aussi des propos d’inspiration écologiques. En effet, si la nature est belle, elle est surtout une sorte de machine, dont les différents éléments sont interdépendants. Attenter à l’un d’entre eux, risque de porter préjudice à l’ensemble.
En 1969, le courrier de l’UNESCO publie un numéro prémonitoire intitulé  «  Notre planète devient-elle inhabitable ».
Un peu plus tard, Aurelio PECCEI et Alexander KING, qui exercent des responsabilités importantes à l’OCDE décident de convier trente économistes et scientifiques à une réunion privée, en vue d’étudier l’impact des activités humaines. Le Club de Rome est né.
Pour atteindre les finalités qu’il s’est donné : c'est-à-dire effectuer une recherche de prospective sur le dilemmes de l’humanité, le club de Rome désigne une équipe de chercheurs pluridisciplinaires. Ce sera une équipe du Massachusette institut of technology, « MIT », qui mènera à bien cette recherche. En 1972 sortira le rapport au club de Rome, sur « Les limites de la croissance » et non pas, « Alte à la croissance », comme le traduit la malencontreuse édition française du premier rapport. Ce travail provoquera un véritable séisme dans les pays occidentaux.
Pourtant, rien de bien nouveau dans ce rapport. Depuis de nombreuses années, les écologues et naturalistes ont démontrés que la terre n’a pas de ressources illimitées et qu’il est inconséquent d’envisager une croissance infinie, sans compter avec les méfaits occasionnés par des technologies irrespectueuses de la complexité des mécanismes propres aux écosystèmes.
Le rapport sur les limites de la croissance avait pour ambition de rendre compte de l’état matériel du monde ; cette fois la semonce du club de Rome a été bien entendu.
Le premier rapport développait 5 points clés ; la croissance démographique et les conséquences de la croissance économique – les pollutions divers – les déchets – l’épuisement des richesses naturelles.
En réponse à ce travail, les critiques furent vives, et reprochaient au rapport que, les paramètres utilisés étaient trop peu nombreux, et surtout, de ne pas tenir compte des différences entre nations, ni des différences entre la répartition des populations, et des inégalités entre le Nord et le Sud, enfin la non prise en compte, des facteurs sociaux et politiques.
A ces critiques, le Club de Rome répondra, par la parution d’au moins quatre autres rapports et notamment par celui de l’année 1976. Ces rapports successifs corrigeront les positions du Club de Rome, dans le sens d’une plus grande attentions aux pays en voie de développement, aux causes des inégalités, et aussi, et surtout, par l’élargissement des paramètres initiaux, et leur nombre. Mais ne remet pas en cause les finalités et les conclusions du premier rapport. Le Club de Rome estime avoir atteint ses deux objectifs escomptés : connaître les limites de l’écosystème global (la biosphère) et ce qu’elle est capable de supporter. Plus tard, dans un autre rapport, le Club de Rome, reconnaîtra la nécessité d’une nouvelle éthique et la recherche d’un état d’équilibre, tant sur le plan démographique que matériel pour nos sociétés, et d’une amélioration des conditions de vie dans les pays en voie de développement, ainsi qu’une reprise en main du politique sur l’économique.
Sur le thème des limites de la croissance, d’autres travaux et  rapports verront le jour, chacun apportera sa dose de critique, mais aussi sa contribution dans les propositions, qui forme, maintenant, le corpus de l’écologie politique.
En 1983, l’assemblée générale de l’ONU crée la commission mondiale sur l’environnement et le développement, (CMED), et lui fixe trois missions : réexaminer les grandes questions relative à l’environnement et formuler des solutions réalistes – proposer des changements et des coopérations, en conséquence. Cette commission est placée  sous la présidence de la travailliste Norvégienne Gro Harlem Brundtland, premier ministre de Norvège de l’époque.
Cette commission est composée de six commissaires pour les pays riches, occidentaux, trois pour les pays de l’est et de douze pour les pays en voie de développement, ainsi que des comités d’experts.
C’est en 1987 que la commission publie «  le rapport Brundtland ». Si le rapport reconnaît l’urgence et la gravité des problèmes de l’environnement, il y associe la nécessité d’un développement mondiale soutenable, pour répondre aux problèmes cruciaux de notre temps, et met l’accent sur les inégalités et la pauvreté dans le monde, qui doit être considère comme une véritable pollution.
Que devient présentement ce concept de limitation et même de réduction de la croissance économique ?
Alors que les problèmes écologiques planétaires, loin de s’atténuer, ont pris une telle ampleur que le concept de développement durable, est bien loin de sembler suffisant, à de très nombreux écologistes radicaux, pour contrer le productivisme, devenu plus offensif que jamais, il ne fut, et pour inversé l’idéologie de la croissance sans limites, qui trouve en elle-même tout ce qui est nécessaire au productivisme, pour fonctionner au moral comme au physique, en légitimant et naturalisant tout ce qui existe.
L’idée de décroissance est donc toujours présente dans les milieux écologistes, mais elle s’exprime principalement par une démarche individuelle, dans l’espoir de participer à la formation d’une société de la frugalité, voir, une démarche de l’individu, vers une « pauvreté volontaire ».
Mais cela ne veut dire que toute action collective soit abandonnée, et certains d’entre nous, pour s’en tenir aux participants de la réunion, voient l’action à entreprendre dans la revalorisation et la prédominance du politique, sur l’économique et la constitution d’un rapport de force, avec le mouvement social, afin que le rapport de force nous soit favorable.
Pour cela, il nous manque un véritable projet de société d’ou pour Serge Latouche, « le besoin de concevoir des outils robustes qui nous permettraient qui nous permettraient de défendre nos positions et nos choix avec le plus de clarté possible, des outils utiles pour construire un monde humainement vivable et non productiviste ».
Pour terminer, je dirais que le concept d’écodéveloppement me semble être le plus approprié, celui qui permet le mieux de conceptualiser cette démarche, pour répondre à la nécessité, devenue évidente, d’une certaine décroissance matérielle et économique, pour lutter contre le productivisme prédateur et ravageur. A celui-ci nous opposerons un développement qualitatif, une répartition équitable du travail utile pour tous, mais aussi des revenus de ce travail, ainsi que la revalorisation des valeurs qui fonde l’humanisme, et tende la vie humaine.
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