La langue française est une création continue (2)
Prenons un quatrième exemple
Le linguiste déjà cité, Jean Pruvost, finit par préciser que : «Notre langue...est en effet née clairement de la succession de trois langues, le celte, le latin et le germanique». En effet les Francs venaient de Germanie.
C’est en quelque sorte une langue « créole », un carrefour de civilisations. Ces langues ne se sont pas successivement remplacées, mais elles ont fusionné par mille chemins et cela continue sous nos yeux, avec l’arrivée de l’Anglais qui d’ailleurs nous avait beaucoup emprunté. On s’offusque de l’intégration de mots anglais dans notre vocabulaire sans mesurer combien le nôtre a pénétré d’autres langues.
Conclusion toute provisoire
Ainsi la pureté de notre langue n’est qu’une construction voulue par des élites successives qui se sont heurtées à une évidence : une langue appartient à tous ceux qui la parle.
Ainsi le français du Québec ou celui du Congo Kinshasa, possède des caractéristiques propres sans que nous puissions dire qu’ils ne parlent pas le français. Notons au passage que le Congo Kinshasa, est un immense pays où le nombre de pratiquants de notre langue est nettement supérieur au nombre de locuteurs du français de la métropole.
En fait le français appartient à tous ceux qui le parlent, qui le font évoluer, qui inventent de nouvelles tournures et de nouveaux mots.
Notre vocabulaire français est truffé de mots dont les origines sont le grec, le latin, le persan, le russe, l’espagnol, l’arabe, l’hindi, le chinois, sans oublier ceux qui proviennent de nos langues régionales.
Et le français évoluera encore que ce soit par la syntaxe, le vocabulaire, les expressions, les conjugaisons, l’accent, le débit…Une langue n’est riche que de ses origines et de son devenir.
Par ailleurs, l’idée souvent propagée : « Un pays, une langue », est contredite par la Suisse, l’Espagne, la Belgique, l’Italie pour ne parler que de pays proches.
