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22 février 2020 6 22 /02 /février /2020 01:21

 

Mesdames et Messieurs,

Vous avez tous été cités et honorés par notre Conseillère Municipale Véronique Luche, et je me joins aux élus qui m’ont précédé pour vous souhaiter la meilleure année 2020 possible.

La meilleure année « possible », dis-je, car bien qu’optimiste pour notre village qui se porte plutôt bien, hormis les incivilités chroniques qui nous pourrissent la vie, je reste beaucoup plus circonspect sur l’état du monde et par conséquent sur celui de notre pays.

 

 

 

En effet, nous avons vécu une année très particulière, où se sont entrechoqués :

  • La crise économique avec les fermetures de centaines de grandes entreprises,
  • La crise des gilets jaunes concernant une France qui se sent déclassée,
  • La crise environnementale avec l’accentuation rapide des catastrophes climatiques (feux, inondations, tempêtes…) et avec les probables déplacements énormes de population,
  • La crise sociale avec l’entrée en rébellion de catégories bien différentes, comme les hospitaliers, les artistes, les avocats, les agents de transport, les étudiants, la police, les pompiers, les urgentistes...

 

Mon propos n’est pas de vous donner mon point de vue sur ces questions, car j’ai comme l’idée que vous me connaissez suffisamment pour n’avoir pas à me questionner.

Mon propos est plutôt de constater que les fameuses phrases de Jacques Chirac,

1° La fracture sociale.

2° La terre brûle et nous regardons ailleurs,

sont plus que jamais d’actualité.

Bien sûr, Jacques Chirac n’a pas été le seul à faire ces constats, bien d’autres l’ont fait et le font encore.

 

 

Rien n’a été réglé

Ce que je vois, c’est qu’à partir de ces constats, rien n’a été réglé, et qu’au contraire les crises s’amplifient sur notre planète, sur notre pays, sur nos villages.

En effet, dans le cadre de politiques de dépossession des pouvoirs municipaux, nous les Maires, les Adjoints, les Elus, nous retrouvons en première ligne, dernier rempart de la démocratie de proximité.

 

 

Mais dans la mesure, où avec moins de pouvoirs, nous devons répondre à toutes les demandes anciennes et nouvelles, les Maires constatent que :

1° Une partie de la population se détourne de la vie publique locale.

2° Une autre partie, devient de plus en plus agressive, avec des procès à répétition et des insultes inqualifiables à l’égard de certains d’entre-nous, et de votre Maire tout particulièrement, qui se sentent alors isolés, sans défenses…

3° D’autres font retomber les lenteurs administratives, le recul de la présence journalière des forces de sécurité, sur les élus locaux.

Et pourtant, nous avons lutté de toutes nos forces pour ne pas voir partir notre gendarmerie.

4° D’autres encore sont persuadés qu’il suffit de vouloir pour pouvoir et faire. Avec de telles théories on peut, alors, tomber de très haut.

 

Or les rôles des élus locaux et des Maires sont devenus de plus en plus complexes.

Danièle Dao-Lena vous en a suffisamment parlé.

Surtout, il faut être humble, apprendre et apprendre toujours.

Diriger une municipalité a pour but de redistribuer de manière équitable et réfléchie les sommes nécessaires à la « vie commune ».

C’est en cela qu’une gestion municipale se distingue de celle des entreprises.

Les entreprises n’ont pas pour but de gérer toutes les populations qui vivent sur leur territoire.

Une entreprise doit tout d’abord assurer sa vie et sa survie, ses grands équilibres et n’a pas en charge un seul territoire.

Or : notre système démocratique se déglingue :

  • Après les critiques systématiques de nos institutions présidentielles,
  • Après la remise en cause des députés et sénateurs,
  • Après la remise en cause des mandats des conseillers régionaux et départementaux qui s’éloignent des populations,

Voici que les Maires sont atteints à leur tour par cette vague de suspicion et il arrive qu’il y ait mort d’homme.

Cette dégringolade explique la lassitude de certains responsables locaux et les démissions répétées d’élus, les refus d’un nombre incroyable de Maires de se représenter aux élections municipales prochaines.

 

Disons le, gravement, si nous regrettons ces évolutions dues à des approches où, le « loin », le « grand », le « très loin », le « très grand » sont devenus l’obsession des décideurs économiques et politiques, cela ne nous a pas abattus à Villars-sur-Var.

Nous faisons front. Nous n’abandonnons pas les villarois dans la tourmente antidémocratique que nous connaissons.

Sachez, mes chers amis que comme on le dit en niçois : « race estirasse » et en français « les chiens ne font pas des chats » :

  • Par ma mère paysanne de Massoins, j’ai appris l’amour de la terre et le fait que la femme est l’avenir de l’homme comme le chantait Ferrat.
  • Par mon père instituteur j’ai compris que la république pour survivre devait être laïque, sociale, juste, ouverte et où la liberté de culte est assurée à toutes les religions, mais où la religion ne peut pas être programme politique.
  • Par ma famille maquisarde, durant la dernière guerre, j’ai compris que l’esprit de résistance est la meilleure façon de ne pas se laisser avaler par le système et de rester debout.

 

Par exemple, nous avons résisté lorsqu’on a voulu nous imposer Primagaz dans notre vallée et nous avons gagné.

Nous avons résisté, n’est-ce pas Mme le Maire de Lieuche, à Enedis et à ses pressions à propos des compteurs Linky.

Nous avons résisté lorsqu’on a voulu nous déposséder de la gestion de l’eau et de l’assainissement….

Et fin du fin, le Sénat après d’âpres négociations avec le gouvernement a obtenu que les communes puissent signer des Conventions avec les intercommunalités.

Chers amis villarois,

Disons le, humblement, nous en sommes très fiers, car notre « résistance », non seulement a payé, mais avait anticipé des négociations qui n’avaient pas encore abouties.

 

 

 

Mesdames et Messieurs, chers amis villarois, vous pouvez compter sur nous.

Vous pouvez compter sur le Conseil Départemental qui nous soutien dans tous nos projets.

Son représentant prendra la parole après mon discours, pour confirmer mes dires.

 

Nous remercions aussi l’Etat et la Région, même si les subventions ne sont plus les mêmes qu’il y a dix ans.

 

Et une nouvelle fois, je vous renouvelle tous mes vœux pour l’année 2020.

Je passe la parole à Mme Denise Leiboff, Maire de Lieuche et Présidente de la commission sociale de notre l’intercommunalité, où aucun élu ne perçoit d’indemnité pour son travail, cas quasi unique en France.

 

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