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18 juillet 2015 6 18 /07 /juillet /2015 02:53

Mesdames, Messieurs, chers amis villarois.

Nous voici encore une fois réunis dans la chapelle des pénitents blancs qui accueille notre monument dédié aux morts pour la France, mais aussi la cérémonie du 14 juillet qui est le plus haut symbole des 3ème, 4ème et 5ème Républiques françaises.

Nous sommes ici, pour commémorer, mais aussi pour réfléchir sur notre passé, pour mieux comprendre notre présent et notre avenir.

Comme je vous l’ai dit à plusieurs reprises, la célébration de la prise de la Bastille ne fut décidée que 100 ans après, sous la IIIème République.

Depuis cette décision, la Nation française s’est reconnue jusqu’à ce jour dans un système où ceux qui nous dirigent ne sont pas nommés par le pouvoir, mais élus par le corps électoral, encore que dans notre 5ème république les ministres n’ont aucune obligation d’être élus.

Exemple, actuellement, avec le cas de M. le Ministre de l’économie.

Cependant gardons-nous de donner des leçons aux autres peuples qui dans le monde essaient de sortir, par la révolution, ou par les urnes, des dictatures, du féodalisme, des royautés autoproclamés.

Nous même, avons connu bien des vicissitudes avant que cette idée de « république » ne soit plus contestée que par une infime minorité qui souhaite le retour à la royauté ou à un pouvoir fort comme nous l’avons connu durant la deuxième guerre mondiale, avec le Maréchal Pétain.

Souvent on nous présente la Révolution française de 1789, comme une lutte incompréhensible entre les révolutionnaires.

Mais, lorsque l’on se penche de près sur les évènements de 1789 à 1795, on s’aperçoit :

a) Que la Révolution /n’a pas été réalisée dans l’unité des différentes couches sociales de la société, comme on le croit souvent.

b) Que les causes des désaccords entre les différents révolutionnaires, étaient des causes profondes, dont certaines perdurent encore de nos jours.

En gros, à cette époque, ont existés et se sont combattus 5 à 6 courants différents :

1° Le 1er courant, le plus radical, était représenté par « les bras nus » et non pas comme on le croit souvent, par les sans culottes.

On les appelait les « enragés ».

Ils souhaitaient une république sociale qui supprime tous les privilèges et pas seulement ceux des nobles, mais aussi, les privilèges, de tous les possédants.

Ce sont eux qui furent aux avant postes de la prise de la Bastille.

Mais ils faisaient peur, et ils furent les premiers à connaître la répression et à subir les rigueurs du Tribunal Révolutionnaire.

Son chef, Baboeuf, fut emprisonné et mourut guillotiné en 1797, alors que la république était reléguée aux oubliettes.

Comme quoi, les révolutionnaires ne furent pas les seuls à user de la guillotine…

2° le deuxième courant était composé par les Hébertistes qui souhaitaient supprimer la religion en France et qui combattaient à la fois a) Les révolutionnaires bourgeois qu’ils qualifiés de « tièdes »

b) Et aussi les sans culottes.

3° Les sans culottes, eux, penchaient du côté des révolutionnaires plus aisés, comme Danton, Robespierre.

Ils ont tenté de concilier à la fois les exigences des bras nus et de certains révolutionnaires bourgeois.

Cette tentative a échoué et ainsi les sans culottes furent en partie les fossoyeurs des bras nus.

4° Un quatrième courant était composé par des partisans de la fin rapide de la Révolution. Ces révolutionnaires, souhaitaient une conciliation avec la royauté, afin de préserver leurs intérêts économiques.

C’est ce courant qui permit la déchéance des sans culottes et la chute de Robespierre.

5° Les royalistes, eux, espéraient le retour des immigrés et la restauration de la royauté.

Ce n’est qu’en 1814, soit 20 ans après que ce courant revint au pouvoir, mais déjà la république avait été supprimée, par les bonapartistes qui instaurèrent le 1er empire sur les ruines de la révolution et de la république.

Et ce n’est donc pas étonnant, qu’il fallut attendre la chute militaire, presque 100 ans après 1789, de Napoléon III, pour voir renaître jusqu’à nos jours la République qui ne fut voté qu’à une seule voix de majorité.

Mais là aussi, 100 ans après on retrouve on retrouve les mêmes déchirures sociales qu’en 1789-1793.

Avant de voir renaître cette République, les héritiers des bras nus et des sans culottes, furent écrasé durant la commune de Paris, par des républicains représentant les gros intérêts économiques, avec à leur tête : Adolphe Thiers.

Ainsi, en France, comme partout dans le monde, et dans toutes les révolutions, on s’aperçoit que ceux qui sont aux « avant postes » pour la réussir, n’en sont que rarement les bénéficiaires.

En général ceux qui ont le plus intérêt au changement sont éliminés les premiers et deviennent les déçus de la révolution.

Que devons-nous tirer comme conclusions de ces périodes de l’histoire de France ?

1° Qu’il ne sert à rien de simplifier. L’histoire est toujours complexe.

2° Que rien n’est jamais acquis définitivement et que ce que nous croyons définitif n’est souvent que temporaire.

3° Que les différentes couches sociales, qui ont intérêt au changement pour plus de bien être, au lieu de se combattre ou de s’ignorer :

doivent trouver des compromis qui permettent au plus faibles, aux moins nantis d’y trouver leur compte dans le cadre de :

  • La liberté.
  • L’égalité.
  • La fraternité.

Sans ces trois mots, notre tradition Républicaine n’aurait plus de sens.

Mesdames, Messieurs, chers amis villarois, je vous remercie d’être venus commémorer la victoire de la prise de la Bastille.

Vive la prise de la Bastille.

Vive la république de la liberté, de l’égalité, de la fraternité.

1° Appel aux morts. 2° La minute de silence.

3° La Marseillaise. 4° Apéritif d’honneur à la Taverne.

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