Nous sommes dans la phase de pleine expansion de la mondialisation, et malgré les crises qui se suivent à un rythme de plus en plus rapide, nous pouvons constater qu’il n’existe aucun infléchissement des politiques économiques et donc des modèles qui président à cette mondialisation.
Il nous semble donc nécessaire de dégager une logique globale des bouleversements territoriaux qui arrivent au grand galop en France et tout particulièrement dans notre Département.
Il nous faudrait donc dégager des politiques concrètes et radicales sur les différents terrains sur lesquels nous agissons, ou allons agir.
Nous devrions nous présenter comme l’antidote des politiques d’accompagnements de la sociale démocratie qui s’écroule de plus en plus en Europe et dont le PS nous donne un exemple malheureux.
Concernant les Alpes-Maritimes il n’est pas inutile de dégager un découpage géographique pertinent sur lequel s’exerce le modèle dominant de développement.
Nous avons depuis de nombreuses années découpé les Alpes-Maritimes en 5 espaces, et non pas en deux comme on nous le répète à satiété :
- L’espace maritime.
- L’espace côtier.
- Les espaces intermédiaires, entre mer et montagne.
- Les zones de moyennes montagnes
- Les zones de hautes montagnes »,
L’organisation territoriale.
Les systèmes territoriaux de « regroupement », rapidement exposées ci-dessous, ont tous en commun, le fait d’avoir pour vocation d’organiser des activités socio-économico-culturelles de territoires délimités.
Enumération sommaire
I. Les organisations territoriales qui ne lèvent pas l’impôt.
a) Les syndicats mixtes à vocation unique.
b) Les syndicats mixtes à vocations multiples :
a. Totalement publics.
b. Mixtes : privés et publics.
c) Les Pays. Vocation rurale.
II. Les organisations territoriales qui lèvent l’impôt.
a) Les intercommunalités à dominantes rurales.
b) Les intercommunalités à dominantes urbaines.
c) Les Communautés d’agglomérations (moins de 500 000 habitants).
d) Les Communautés urbaines. (plus de 500 000 habitants).
e) Les Métropoles.
Une ville de plusieurs millions d'habitants (l'ONU retient le chiffre de dix millions) regroupant d'importants centres de décision, de gestion et/ou de transport.
f) Seul Paris peut être considéré comme une métropole de taille européenne. Il se produit cependant un lent rééquilibrage de Paris vers les autres métropoles.
g) Les Métropoles se doivent d’associer dans leur développement, les Régions, et des réseaux de villes moyennes.
h) Les Métropoles françaises reçoivent moins de sièges sociaux des grands groupes que les autres pays européens dotés de Métropoles.
i) Les Métropoles développent essentiel- lement des emplois supérieurs dits stratégiques.
Commentaires :
a) On comprend pourquoi dans un premier temps il avait été prévu trois métropoles en PACA : Marseille, Toulon, Marseille qui à terme auraient eu pour objectif de se raccorder l’une à l’autre pour atteindre un seuil jugé nécessaire pour vassaliser les Régions et les villes moyennes.
b) On comprend, alors, aussi pourquoi Michel Vauzelle peut :
a. d’un côté accepter l’OIN et la Communauté Urbaine qui se centrent sur le seul département des A-M,
b. de l’autre côté s’opposer aux Métropoles qui à terme pourraient faire disparaître la Région.
Il existe d’autres organismes comme les GIE et les GIP qui sont plutôt centrés sur un ou des projets bien repérés et qui ne disposent pas de l’ensemble des prérogatives propres aux collectivités politico-territoriales.
Les lois ont consacré les déséquilibres entre le rural et l’urbain.
a) Le rural.
a. Les Pays qui ont vu leur consécration avec la loi Voynet.
Mais comme par hasard :
- ces territoires de projets ne disposent d’aucune autonomie puisqu’ils ne lèvent pas l’impôt.
- ces territoires de projets, sont des territoires ruraux.
- la droite a décidé de « geler » les Pays.
b. Les intercommunalités à dominantes rurales.
Elles ont pour vocation de regrouper des communes et de gérer des compétences déléguées en s’appuyant sur des Pays qui ne disposent pas de financements propres, nous l’avons vu et qui de toutes façons sont rarement riches en activités économiques et donc en revenus de l’impôt.
b) L’urbain.
La civilisation urbaine est un élément central du développement du capitalisme.
Les immenses métropoles qu’elles soient relativement maîtrisées comme aux USA ou en Europe, ou qu’elles se développent, de manière anarchique, comme en Asie, en Amérique latine, ont toutes en commun :
- le fait de vider les campagnes de leurs forces productives traditionnelles,
- et de concentrer le maximum de capitaux à rentabiliser sur un lieu géographique donné.
L’urbain dispose d’une fusée, à plusieurs étages, qui concentre à chaque fois plus de compétences.
· A chaque niveau de concentration humaine (seuils) correspond une organisation plus centralisatrice que la précédente, avec des compétences plus nombreuses.
· Il s’agit d’un système « d’aspiration » de villes autour de la plus grande, basé sur le postulat que le « gigantisme » est source de développement économique, d’emplois et de profits.
· Mais pour que ce gigantisme fonctionne, il faut absolument concentrer les pouvoirs de décisions dans très peu de mains, et toujours en ces cas là c’est le Président avec son cabinet qui est omnipotent.
· Ce système fonctionne déjà dans les Départements et les Régions, où les Présidents disposent de « cabinets homogènes», où le pouvoir n’est pas partagé.
Le concept de « croissance continue » est le crédo des droites libérales et des gauches de gestion.
N’oublions pas que ce système a été peaufiné, puis validé, grâce à la loi Chevènement sur les Agglos et les Communautés Urbaines.
Il ne faut donc pas s’étonner si les Droites et le PS disent à peu près la même chose sur ces sujets.
Les réticences du PS portent seulement sur les modalités (on appelle cela : la gouvernance) de mise en place de ces systèmes urbains de plus en plus concentrés, de plus en plus autoritaires et centré sur le développement économique sans fin…des grands groupes économiques et financiers.
Les Alpes-Maritimes
Seul département français à vouloir intégrer des territoires ruraux dans une Communauté Urbaine et ensuite dans la Métropole.
A ce jour la loi montagne freine cette démarche, mais celle-ci a été une fois de plus aménagée de manière à permettre d’installer, à terme, des zones d’urbanisation, y compris dans les zones périphériques.
Viendra sans aucun doute les grands projets touristiques (et donc le bétonnage qui va avec) de la partie centrale, du Parc du Mercantour.
Ce n’est donc pas un hasard si le nouveau Président du Parc du Mercantour est M. Eric Ciotti.
La lamentable affaire des balcons du Mercantour en est un symptôme prémonitoire.
Ainsi pour les Alpes-Maritimes les espaces ruraux :
- Deviennent des zones d’expansion de l’urbain, d’abord sur les zones intermédiaires (entre mer et montagne) qui progressent régulièrement en direction des espaces montagnards.
· Deviennent des « exutoires » aux conséquences de l’urbanisation, par exemple pour les logements sociaux,
· Deviennent des zones à vocation touristique avec des « zestes » d’agriculture qui permettent de justifier cette vocation de la montagne à « servir » la ville.
· Deviennent des zones de « pillage ». En effet ce n’est pas un hasard si la gestion de l’eau ne serait plus gérée par les communes montagnardes, mais seraient transférée à la Communauté Urbaine, en cas d’absorption.
Alpes-Maritimes : Phase 2.
Après la mise en place des Communautés d’Agglomérations, la phase de l’intégration de celles-ci dans la Communauté Urbaine est en phase active.
Aspect politique et géographique.
Disparition du Département et fusion avec la Communauté Urbaine.
Dans le cadre de la disparition prochaine des départements, il est urgent pour la ville de Nice d’anticiper cette disparition et d’entreprendre son remplacement :
Par une fusion Département-Communauté Urbaine, à condition que toutes les intercommunalités urbaines et rurales en votent le principe
Les institutions territoriales Urbaines et Rurales, se doivent d’être intégrées simultanément dans la Communauté Urbaine de Nice pour permettre d’aboutir à la Métropole, dont Patrick Allemand s’est fait un moment le laudateur avant de revenir sur ses déclarations et d’être obligé de faire profil bas pour ne pas aller à la rupture avec en particulier son ami et camarade le Sénateur-Maire Marc Daunis.
Alpes-Maritimes : Phase 3
Une fois, les intégrations réussies il suffirait alors de passer à la création de la Métropole qui disposerait :
a) D’une vaste zone urbaine de Menton à Mandelieu.
b) De zones moins denses, mais à proximité, comme Sophia Antipolis, les alentours Mouans-Sartous Grasse, la plaine du Var avec l’OIN…
c) Les zones de basses et hautes montagnes qui sont des réservoirs immenses de tourismes et de déversoir de la Métropole.
Résistances.
A ce jour, une partie de la zone côtière résiste à l’ouest du département.
Dans le rural, en fonction du degré d’inféodation des Conseillers Généraux au duo Communauté Urbaine de Nice les réponses sont différentes.
La moyenne vallée du Var et le Haut Cians ne prévoient pas d’intégrer la Communauté Urbaine et donc la Métropole.
En défendant le rural les populations empêchent la pleine réussite de la Métropole niçoise et remettent en cause la mise en place de systèmes autoritaires comme l’OIN.
Il est nécessaire de faire comprendre aux populations urbaines que :
En défendant l’intégrité des zones rurales et de montagne, elles freineront efficacement la mise en place des Communauté Urbaines et surtout des Métropoles sur leur propre territoire.
IKEA, opération métropolitaine
On sait que la métropole niçoise a pour but de parachever l’implantation de la « banane bleue » européenne, dans l’hexagone dont les territoires sont construits en étoile autour de Paris qui fut pendant longtemps la seule métropole française.
On sait que les métropoles sont des outils de développement et de concurrence des territoires au niveau mondial.
Ainsi :
- Si l’on comprend que la mise en place de la Métropole Nice-Côte d’Azur nécessite un renforcement de tous les pôles commerciaux et industriels existants et à venir.
- Si l’on comprend que l’important ce n’est pas le nombre d’emplois créés et perdus, mais les montants de chiffres d’affaires susceptibles d’attirer de nouveaux investisseurs.
- Si l’on comprend que « l’Est du Département » proclame les mêmes ambitions que la Communauté Urbaine Niçoise en gestation.
- Si l’on se rend compte que l’important, pour les promoteurs de ces politiques, est d’habiller la sur-urbanisation du manteau du Développement Durable (Eco-Vallée).
- Si l’on se rend compte qu’après avoir construit la totalité du territoire côtier, il faudra s’élargir sur la plaine du Var, puis sur les vallées sud-nord.
Alors la question qu’il faut se poser est la suivante :
Sommes-nous capables d’opérer la liaison entre les populations urbaines et les populations rurales afin que celles-ci s’opposent à la mise en place et au développement de la Métropole ?
En posant cette question, peut-être seront-nous en mesure d’expliquer que nos territoires urbains et intermédiaires sont saturés et non pas enclavés et que vouloir développer, encore et encore, finira par réaliser un tissu urbain continu, avec quelques « espaces sanctuaires », espaces qui auront pour but de démontrer que l’on pratique le Développement Durable.
Ainsi, IKEA est-il un des éléments actif de cette mondialisation et de ce phénomène de métropolisation.
Est-ce nous avons à nous poser la question du lieu de son implantation ?
Voici mes avis :
Oui, lorsqu’il s’agit de démontrer les nuisances qui vont en découler pour un département qui croule sous l’urbanisation et qui est saturé dans sa zone côtière et intermédiaire.
Non, s’il s’agit de laisser penser que nous avons à participer à l’aménagement de la métropole et donc à la mondialisation, mondialisation qui décrète la nécessité de pôles urbains gigantesques chargés de se concurrencer pour le plus grand bonheur du capitalisme et pour le plus grand malheur des populations qui auront encore et encore à essuyer les plâtres des politiques fondées sur les notions de pôles de compétitivité et de concurrence sauvage.
En fait le libéralisme, organise la sauvagerie.
Le monde sauvage ne se situe donc pas dans le monde rural, mais en ville.
Economie sociale et solidaire
Notre réponse devrait se situer dans le champ de l’économie sociale et solidaire et sur des territoires qualifiés de proximité.
Il nous faudrait être en capacité de montrer que la nouvelle voie économique passe par le refus du productivisme et l’avènement des économies alternatives, ici et maintenant.
Nous aurions tout intérêt à défendre, à promouvoir des projets alternatifs, en attendant le grand soir qui ne viendra pas.
Vaste programme………….