Dans notre société de conformisme de masse et d'individualisation accélérée il semblerait que chacun suive « sa voie » avec ses méandres, ses avancées, ses reculs, ses réussites et ses échecs…
Ces processus demandent que comme disait Marx, que le « plan » qui découle de la « voie dite choisie », soit dans la tête sous forme d'élaboration plus ou moins consciente, avant d’être sur le « papier » et dans celle des autres..
Ainsi chacun étant « centré », y compris idéologiquement, sur ces "propres plans et processus" que l’on croit personnels, on peut s’attendre à toutes les formes d’incompréhensions de parts et d’autres.
La communication serait, en principe, le lien libérateur entre ces incompréhensions afin d’aboutir aux « compréhensions » réciproques.
Et pour cela il faudrait acquérir et entrer dans le « plan » de l’autre et en suivre les péripéties, à conditions – en sus - d’être acquis aux dites prémices qui président à l’élaboration des plans des autres et d’en accepter les conclusions.
Et c’est cela qui ne fonctionne pas facilement et qui aboutit aux échecs que l’on croit être de « communication » alors qu’il s’agit la plupart du temps de refus du « contenu », lui-même, de la négation des plans des autres ou de l’autre, et ce dès le départ avant même que la communication tente de mettre en contact un « soit disant » émetteur en direction d’un « soit disant » récepteur.
En fait c’est l’impossibilité quasi permanente de saisir « l’altérité » de l’autre, qui n’est pas « nous » et de la faire sienne, qui est probablement la raison des échecs répétés entre les groupes eux mêmes et les individualités elles mêmes.
Pour pallier à ces imbroglios permanents, on a cru inventer quelques remèdes idéaux, que sont par exemple :
- La démocratie.
- La communication.
La démocratie.
Mon expérience me fait dire que quel que soit le mode démocratique employé, on aboutit au fractionnement des groupes et à l’isolement de tout un chacun car on se heurte au « plan » idéologique porté - consciemment ou inconsciemment – par chaque individualité dont je parlais ci-dessus ou par chaque groupe idéologique dans lequel chacun se situe.
La communication.
La communication dans la plupart du temps n’atteint pas son but d’information la plus objective possible.
Elle apparait souvent, de la part de l’émetteur, comme un moyen de faire passer des « convictions » et ne fait mouche que si elle correspond aux attentes du « récepteur ».
C’est donc la force des convictions démocratique et informatives qui sont les moins mauvais remèdes à ces incapacités permanentes à se comprendre.
Mais cela ne règlera que momentanément le problème de la création et de la perpétuation du lien « social » qui est nécessaire pour vivre ensemble.
On en arrive donc (dans le complexe) à ce que l’émetteur utilise un « langage » qui est inaudible dès le départ au récepteur qui donne l’impression d’être sourd au message.
Les « publicistes » l’ont bien compris.
C’est pourquoi, ils partent de ce qui est supposé être le désir de masse ou individuel de ceux à qui ils parlent et ils flattent en même temps qu’ils fabriquent les désirs pour que ceux-ci pensent être en accord avec les publicistes afin d’aboutir au « plaisir ».
Mais ceci n’est pas possible lorsque l’on s’adresse non plus au désir/plaisir, mais à ce que l’on pense être la « raison ».
Exemple :
La « raison » qui préside à la construction d’un schéma cohérent de pensées et d’actions pour les uns, comme par exemple « l’intérêt individuel », se heurtera à la « raison » de celui qui se veut objectif pour préparer un plan « collectif ».
Et c’est de bric et de broc que sont fait les « accords » sur le fond, car ce fond voit ses contenus diverger et converger en permanence et donc toujours tout est à recommencer.
Ainsi ce n’est pas parce que l’on s’est longuement expliqué que l’on est finalement compris.
Donc pour réussir une opération commune complexe il faudrait toujours construire un « schéma cohérent » qui globalise les différentes approches et objectifs de tous et de chacun en les rendant perméables à ceux qui ne sont pas acquis aux prémices d'un projet quel qu'il soit...
Vaste programme.