Qui est donc l'illustre Michel Serre ?
"Le but de l'instruction est la fin de l'instruction, c'est-à-dire l'invention".
BIOGRAPHIE MICHEL SERRES
Fils de paysan, il entre à l’Ecole navale en 1949 et à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm en 1952, où il obtient l’agrégation de philosophie en 1955.
De 1956 à 1958, il sert comme officier de marine sur divers vaisseaux de la Marine nationale : escadre de l’Atlantique, réouverture du canal de Suez, Algérie, escadre de la Méditerranée.
Michel Serres soutient sa thèse de doctorat en 1968 puis enseigne la philosophie à Clermont-Ferrand, Vincennes, Paris I,et à tanford University.
Dans ses nombreux ouvrages, il s’intéresse entre autre à l’histoire des sciences (‘Hermès’, 1969-1980).
Sa philosophie, s’adressant autant à la sensibilité qu’à l’intelligence conceptuelle, cherche les jonctions possibles entre les sciences exactes et les sciences sociales.
Il est élu à l’Académie française en 1990 et est commandeur de la Légion d’honneur. Epistémologue rigoureux, il n'en est pas moins soucieux d'éducation et de diffusion du savoir.
Il est notamment l'auteur du "Tiers instruit", ainsi que d'un grand nombre d'ouvrages visant à la vulgarisation du savoir scientifique.
A la question : "La crise est-elle bientôt finie ?"
Michel Serres répond :
La crise financière, c'est probable.
Je ne suis pas un économiste, ni un spécialiste de la finance, mais ce que je vois, c'est le tableau global.
On ne parle que d'économie!
Une campagne électorale, ce n'est que ça : l'emploi, la dette, le budget !
Elle a envahi la totalité de la discussion publique.
Or notre monde traverse une phase de changements gigantesques.
Comme on est obnubilé par l'économie, on ne pense la crise qu'en termes économiques, mais il y a tellement de choses plus importantes qui nous mettent en crise!
Cette crise d'ailleurs, c'est principalement le malaise dans nos têtes devant les immenses changements qui sont à l'œuvre.
Que pensez-vous de cette déclaration de Michel Serres ?
A la question "Quand situez-vous cette bascule " ?
Michel Serres répond :
Précisément au milieu des années 1960.
En 1965, 1966, on ne se souvient plus de cela aujourd'hui, mais il y a eu des révolutions agricoles dans beaucoup de villes françaises.
Il y a eu des morts à Rodez, à Quimper, à Millau.
La paysannerie s'apercevait tout d'un coup qu'elle changeait de monde.
Au même moment, l'Église catholique a fait son aggiornamento, avec le Concile. Et puis il y a eu la révolution étudiante, en 1968, mais c'est la dernière des trois secousses.
Il y a donc eu un premier tremblement de terre à cette période-là. Il a précédé le vrai tremblement de terre, celui des années 1980, avec l'arrivée des nouvelles technologies.
Que pensez-vous de cette déclaration de Michel Serres ?
Michel Serres et le nouveau monde vers lequel on bascule :
Serres : "Ce n'est pas une crise, c'est un changement de monde"
"Préparez-vous à basculer dans un nouveau monde.
Un monde où l'avenir appartiendra à "Petite Poucette", ce "nouvel humain" identifié par le philosophe Michel Serres, dépendant du clavier de son téléphone ou de son écran d'ordinateur.
Un monde marqué par l'allongement de la durée de la vie, grâce à des molécules agissant sur le vieillissement et auxquel travaille une foultitude de laboratoires, de Bâle à Boston.
Un monde qui verra la vie en numérique.
Chaque produit ou presque pourra se connecter à Internet grâce à des puces intelligentes.
Ces nouveaux appareils alimenteront les "big data", ces millions de données qui viendront régir nos vies, aussi bien à l'hôpital que dans les embouteillages des mégapoles de demain"....(paru dans le JDD).