Voici plus de 10 ans Hubert Rives, le célèbre astronome, indiquait, études globales à l’appui, que, suite aux pratiques humaines incontrôlées, la terre pouvait connaître des phénomènes de « transitions négatives ».
Ainsi les composés complexes vivants, se décomposeraient pour en retourner à « l’unicellulaire », donc à la mort de la vie telle que celle-ci avait mis des milliards d’années à émerger.
On ne peut pas qualifier Hubert Rives d’être un pratiquant du catastrophisme pour nous faire peur.
Malheureusement, depuis les conditions de cet effondrement de la vie, semblent de plus en plus réunies.
En une année, on a dénombré plus de catastrophes dans tous les domaines, que depuis des décennies :
° Dans les Alpes, le sol gelé (permafrost) qui tient les parois rocheuses dégèle. Ainsi au Pic Cagnolo en Italie, 4 millions de mètres cubes se sont effondrés.
° Les Incendies dus à la sècheresse deviennent quasi incontrôlables (Australie, Etats-Unis, Portugal…).
° Les Typhons, les tornades se succèdent à des rythmes inconnus (dans les espaces les plus chauds de la planète, mais pas seulement.
° Les inondations, se produisent après des périodes de sècheresses intenses, et les crues millénaires, deviennent centennales ou décennales.
° Des icebergs de dimensions de plus en plus importantes se détachent de la banquise…
° Dans les grandes métropoles mondiales l’air devient de plus en plus irrespirable.
Des signes qui alertent…lentement, mais de plus en plus vite.
La crise du pétrole, les crises financières répétées, semblent éveiller quelques consciences.
Et petit à petit de plus en plus d’universitaires, et progressivement le grand public, sans faire nécessairement le lien entre activités humaines et l’effondrement des systèmes naturels, sentent bien que l’un et l’autre vont mal.
La course à la rentabilisation des capitaux.
Pour rentabiliser les capitaux, les dirigeants de la planète poussent à la croissance continue en justifiant cette course, par l’emploi.
Or il n’y plus de « causes à effet » entre la croissance et l’emploi.
Cela se vérifie chaque jour, où la planète est en permanence soumise à pillage intensif et destruction massive, alors que le chômage augmente presque partout ainsi que son « masque » qui consiste à fabriquer de la soit disant mobilité (subie) qui engendre de la précarité et des travailleurs pauvres, si ce n’est des exclus.
Des chercheurs de plus en plus nombreux s’alarment.
Depuis 2005, où le chercheur Jared Diamond, avait mis en évidence les nombreuses causes des effondrements des civilisations, les recherches ont progressé, en repérant les diverses causes qui s’alimentent les unes avec les autres.
Citons par exemple :
° Les guerres pour l’accès aux ressources comme l’eau, le pétrole. (Relations d’hostilité territoriales).
° Les échanges économiques concurrentiels sous forme de guerre non déclarées.
° L’explosion de la finance qui bouscule les équilibres commerciaux, et démantibule les Etats.
° Les inégalités croissantes entre le monde des très riches et les autres.
° Les crises migratoires dues aux changements climatiques, aux dictatures, aux pillages des ressources, aux guerres, à la pauvreté, aux inégalités sociales...
° L’irruption du terrorisme qui promet le paradis ailleurs que sur la terre impie.
° Les dommages environnementaux (déforestation, systèmes agricoles nocifs…)
° L’appauvrissement accéléré de la biodiversité.
° La disparation d’espèces animales sauvages.
° Les changements climatiques qui se cumulent.
° L’incapacité à gérer sur le long terme et massivement des énergies naturelles durables.
Des effets décalés.
L’ensemble de ces phénomènes et bien d’autres, ont des effets cumulatifs, qui ne prennent pas forme immédiatement. Ainsi, ce sont les augmentations de CO2 d’il y a 15 ans qui agissent en ce moment, avec les effets d’aujourd’hui qui viennent s’y cumuler.
Ainsi ce sont les traités anciens, Maastricht, Lisbonne … qui prennent leur ampleur 20 ou 30 ans après leurs signatures.
Des dégradations simultanées et points de non retour ?
Est-ce déjà trop tard ?
L’ensemble de ces dégradations sociales, économiques et environnementales simultanés, prennent de plus en plus des proportions mondialisées.
Comme dans une grande contagion, les effets touchent des territoires vertueux qui se croyaient à l’abri, comme les pays du Nord de l’Europe.
Il est donc certain que ces éléments cités plus haut, sont lancés à toute vitesse, et les ralentir prendrait tellement de temps, que de plus en plus de scientifiques, sont persuadés que c’est déjà trop tard, et que l’ensemble des systèmes naturels et des systèmes humains, peuvent s’effondrer par paliers successifs.
De l’effondrement partiel à l’effondrement total.
Par le passé des civilisations brillantes, complexes se sont effondrées sur elles même et sur leur territoire.
Le problème actuel est que ce territoire maintenant s’est étendu à toute la planète.
Elle pourrait donc connaître un effondrement généralisé, et non pas partiel comme par le passé.
Certains s’en réjouissent en pensant que sans les êtres humains, la nature reprendrait ses droits.
C’est oublier par exemple, que la disparition des humains, entrainerait inévitablement l’explosion de toutes les centrales nucléaires par manque d’entretien…Et ce n’est qu’un exemple !