Mesdames, Messieurs, chers amis villarois
Chaque année, nous nous retrouvons pour fêter le 14 juillet, date symbolique de la prise de la Bastille, prison royale dans laquelle on pouvait croupir sur simple lettre de cachet du roi de France.
Ceci, m’a amené à réfléchir sur l’évolution des libertés en France et plus généralement dans le monde.
Lorsque le pouvoir dépend de la volonté d’un homme, d’un groupe, d’une classe sociale, sans que la population puisse se prononcer, nous sommes alors dans le domaine de l’arbitraire, dans le domaine du non droit, dans le domaine de la possible répression, sans limites.
C’était ce qui existait en France avant la grande révolution de 1789.
- La justice était essentiellement répressive que pour les faibles.
- La torture était considérée comme un système normal de questionnement.
- Les juges achetaient leurs charges et recevaient de multiples cadeaux qui leur servaient à prendre leurs décisions.
- Les personnes arrêtées étaient considérées comme « coupables a priori ».
- Les accusés ne disposaient pas d’un droit obligatoire à être défendus.
- Les durées de détentions n’étaient pas codifiées.
- Et surtout, il n’existait aucun droit de vote permettant de changer les lois, de choisir les dirigeants de notre pays.
Dans ces conditions, notre pays, comme d’autres dans le monde, était secoué par des révoltes qui toutes se terminaient par l’écrasement des révoltés, dans les pires tortures.
Et ensuite, tout recommençait comme avant.
La Révolution de 1789 a donc été une explosion forte contre toutes les oppressions, contre tous les arbitraires.
En cela, la Révolution a été une libération, si l’on considère l’histoire dans le long terme, et si on ne la résume pas à la à « la Terreur », qui comparée aux 1700 ans d’oppressions, n’a été qu’une courte période, très malheureuse, de notre histoire.
Car les Tribunaux révolutionnaires, avec leurs défauts et leurs méthodes expéditives, ont malgré tout instauré le droit à la défense, les jurys populaires qui finiront par triompher dans le droit français.
Cependant, en permanence, des forces concourent à l’amenuisement des libertés.
Nous nous en rendons bien compte actuellement, dans des pays comme la Turquie, la Russie, les USA, la Syrie, la Hongrie, la Pologne, l’Indonésie…
Dans ces pays, quelquefois grâce à la démocratie, des organisations autoritaires modifient les règles, pour les mettre à leur service ou au service d’un homme.
Chez nous aussi nous devons être vigilants, même si nous ne sommes pas encore menacés comme dans ces pays.
En effet :
- Faire payer très cher les « masters universitaires » est une perte de liberté pour ceux qui n’en ont pas les moyens.
- Supprimer les locaux syndicaux dans les PME, c’est revenir la loi du 21 mars 1884 et sur les acquis de mai 1968, c’est affaiblir la liberté syndicale.
- Permettre les perquisitions de nuit, sans garanties suffisantes, est un recul de nos droits, même si cela est imputé à la lutte contre le terrorisme que nous comprenons.
- Vouloir faire payer des retraités à partir d’un seuil dérisoire, c’est diminuer la liberté de mieux vivre et d’aider les enfants et les petits enfants.
Le monde de la liberté doit toujours aller de l’avant et ne jamais reculer.
Et puis, il y a des personnes qui nuisent à nos libertés, ce sont celles qui produisent des incivilités quotidiennes.
- Ces personnes, pensent que le droit c’est pour les autres.
- Ces personnes agissent sans tenir compte de l’intérêt général.
- Ces personnes ne respectent pas la propriété publique et privée.
- Ces personnes pensent qu’il est possible d’imposer des règles qui leur sont favorables en ne tenant pas compte de la liberté des autres.
- Ces personnes pensent que la liberté de parole n’est pas liée à la vérité.
Et nous pourrions citer encore de nombreux exemples.
Et c’est pourquoi chers amis villarois, nous devons être vigilants.
Nous nous devons de tenter d’être tous unis :
- Tous unis pour défendre nos libertés, lorsqu’elles nous semblent menacées, ici et ailleurs.
- Tous unis pour respecter les mêmes règles, avec la possibilité de les changer par des méthodes démocratiques, si elles nous semblent injustes.
- Tous unis pour être des citoyens prenant part à la vie sociale.
- Tous unis pour éviter, comme pendant la deuxième guerre mondiale en France, la perte de nos libertés, et la ségrégation mortifère de certaines catégories de la population, à cause de leurs religions ou de leurs idées politiques.
Chers amis, c’est cela la France que nous aimons.
Ses principes de liberté ont traversé tous les continents.
Nous nous devons de conserver ce trésor précieux.
Pour terminer, je remercie Major Coralli et son équipe qui sont toujours à nos côtés, pour défendre les libertés publiques et personnelles, malgré des sous effectifs chroniques.
Je remercie tous ceux qui se sont déplacés pour fêter la grande révolution française, et ses acquis.
Vive notre commune de Villars-sur-Var.
Vive la France.